Un peu d'histoire sur la région :
La région de Lao Cai était au
XIXème siècle un lieu d’affrontement entre
différents groupes armés dont les fameux
Pavillons noirs et les Pavillons blancs. Ces
bandes de pillards s’étaient réfugiés dans les
montagnes du Vietnam à la suite de la révolte
des Taiping en Chine. Leur principal intérêt
était le contrôle du trafic commercial sur le
fleuve Rouge. Le sel de mer du Vietnam, l’opium
du Yunnan, le riz nouveau, les tissus, les
objets manufacturés seront leurs premières
cibles. Entre 1850 et 1886, la ville fut ainsi
prise, détruite, fortifiée à plusieurs reprises
par différents groupes.
Le 30 mars 1886, le
Colonel de Maussion et ses troupes arrivent à Lao
Cai. L’objectif est de pacifier la région afin
d’établir une frontière stable avec la Chine et
d’ouvrir une voie commerciale avec la Chine via le
Yunnan. La France tente d’arriver la première au
Yunnan avant que les Anglais n’ouvrent une voie
commerciale à partir de la Birmanie. A l’époque, les
Français pensent que la Chine sera un nouvel
eldorado en particulier pour les soieries de luxe et
ses minerais. A partir des années 1910 Lao Cai
permettra de contrôler le commerce de l’opium dont
la colonie tire une grande partie de ses ressources.
Pour cela, la Légion étrangère installe des postes
militaires à Bat Xat, Muong Khuong, Bac Hà et des
milices sont créées dans les villages. La ville sera
administrée par un résident français jusqu’en 1945,
puis en 1947 - 1950.
Traditionnellement le commerce sur le fleuve Rouge
se fait au moyen de sampans pouvant charger jusqu’à
12 à 15 tonnes. Ils remontent d’Hanoi à Lao Cai en
35 jours. En 1898, la Chine accorde au gouvernement
français le droit de construction du chemin de fer
du Yunnan. Les premiers travaux débutent en 1901 et
le chemin de fer atteint Lao Cai en avril 1906. Les
dépenses totales de construction se sont élevées à
78 millions de francs or pour 384 kilomètres. La
ligne a coûté la vie à 12.000 ouvriers chinois et
vietnamiens et à 80 européens.
En 1913, la voie menant de Lao Cai à Cha Pa n’est
encore qu’un chemin muletier accessible aux piétons
ou aux cavaliers. C’est en 1924 que la route
actuelle, empierrée, est tracée. Dès 1925, la
connexion entre le service ferroviaire et routier
est réalisée. Comme aujourd’hui, à 21 heures le
voyageur prend à Hanoi le train qui le dépose 9
heures plus tard à Lao Cai. De là, l’auto, en deux
heures, le transporte à Cha Pa. Au retour, même
facilité, on quitte Cha Pa le soir à 17 heures pour
arriver à Lao Cai à 19 heures, on dîne à l’hôtel de
la gare et on reprend le train de nuit à 20h30.
Histoire de la ville de Sa Pa :
Le plateau de Sa Pa fut identifié en 1901 lors du
relevé topographique de la région. En 1903 un poste
militaire est construit. En 1906 le premier habitant
civil occidental de Cha Pa s’appelle Miéville, agent
du service de l’agriculture. Les résidents
permanents civils français ne seront jamais très
nombreux : une vingtaine en 1942. Il s’y ajoute une
petite colonie de protestants anglophones dont on
ignore l’origine.
Le but de la création de Cha Pa est d’abord médical.
Le climat tonifiant de Cha Pa convient aux
occidentaux fatigués par leur long séjour
vietnamien, plus précisément « aux chlorotiques, aux
anémiques post infectieux, aux anciens paludéens et
toute une catégorie de nerveux : neurasthéniques,
phobiques, surmenés et aux femmes hypocondriaques ».
Certaines maladies, comme « les bronchites
chroniques, accompagnées d’emphysème ou d’asthme,
certaines dermatoses » peuvent aussi être soignées.
Le sanatorium militaire sera achevé en 1913 sur la
hauteur aujourd’hui occupée par la citerne
municipale et son usine de pompage.
Du coté des autorités civiles, dès 1914, l’objectif
est de créer au Tonkin une véritable capitale d’été
dans les montagnes. Cet été là, la résidence
supérieure et tous les services locaux sont
transportés de Hanoi à Cha Pa. Les travaux en vue de
cette installation ont débuté depuis 1912. En 1917
est créé le syndicat d’initiative et en 1925, il
existe 80 kilomètres de sentiers permettant des
excursions très variées. Le service forestier plante
les conifères dont on peut encore voir aujourd’hui
quelques exemplaires En 1922, débute sur la colline
« du gouverneur » la construction de l’hôtel de la
Résidence du Tonkin, le plus somptueux de la
station.
En 1909, le « Cha Pa Hôtel » ouvre ses portes grâce
à Monsieur Miéville à l’est de la station sur la
route de Lao Cai. En 1924 est construit l’hôtel «
Fan Si Pan ». En 1932, est inauguré un hôtel de luxe
de 50 chambres et dix suites, le « Métropole ». Il
était construit au pied du Ham Rong en bordure du
lac actuel. Il est suivi en 1937, de « l’Hôtel du
Centre », plus modeste.
Les premières villas ont été en 1918 celles de la
Société des Charbonnages de Hong Hai et celle de la
cimenterie de Haïphong (sur l’emplacement de
l’actuel hôtel Victoria). Entre 1920 et 1940, sur
les terrains avoisinants, concédés gratuitement,
s’élèvent une centaine de villas dont il reste
encore quelques spécimens. L’église est construite
en 1934, suivi d’un temple protestant sur la colline
qui domine la route de Cat Cat. A la fin des années
30 Cha Pa atteint son apogée, l’été plus d’un
millier de coloniaux s’y reposent et s’y amusent.
Cha Pa est, jusqu’au milieu des années 40, la
station d’altitude à la mode de la société coloniale
de Hanoi.
Pour faire face à l’accroissement des besoins
alimentaires, les pouvoirs publics créent des
stations agricoles. Le but est d’alimenter la
population estivale et de « mettre fin au régime des
hôtels où le pain manque, parce que six personnes
ont eu la malencontreuse idée d’arriver sans
télégraphier deux jours à l’avance ». Des
vietnamiens se lancent dans la production et
fournissent la ville en « toute sortes de
comestibles ».... Le domaine de Taphin produit de la
viande de porc, les poulets, des légumes, des fruits
frais, des confitures, du lait, des pommes de terre,
du fromage et… du vin. Le commerce, tenu par des
chinois et des vietnamiens venus du delta, est
florissant.
Le développement de la ville incite les pouvoirs
publics à la moderniser en la dotant, entre 1924 et
1927 de l’eau courante et des égouts, d’un réseau
d’éclairage électrique à partir d’une centrale
située à la cascade de Cat Cat et dont les
bâtiments, rénovés, sont toujours en fonction, d’un
service télégraphique et téléphonique. En 1942,
chose rare à l’époque pour une petite ville, elle
est dotée d’un plan d’urbanisme très complet qui
prévoit plus de 400 lots constructibles.
En février 1947 le Viet Minh prend Cha Pa et détruit
les ouvrages militaires et une partie des hôtels
(dont le Métropole) et des villas. En mars la légion
étrangère réoccupe Cha Pa jusqu’en octobre 1949 où
les troupes françaises évacuent définitivement la
région. En mars 1952, l’état-major français donne
l’ordre à l’aviation de bombarder la ville. Le
palais du gouverneur, le complexe du sanatorium, les
bâtiments publics et la plupart des villas sont
détruites. La ville, en ruines, est alors abandonnée
par la population vietnamienne jusqu’au début des
années 60. Il faudra attendre le début des années 90
pour que Sa Pa se développe à nouveau.
Histoire du monastère de TA PHIN :
Fin 1941, 12 nones appartenant à la congrégation des
Cisterciennes Réformées de stricte observance, «qui
n’ont pour but que la prière et la pénitence», sont
chassées du monastère de ND des Anges à Hakodaté
(Japon). Huit d’entre-elles et le prieur souhaitent
rester en Asie. L’ambassadeur de France au Japon
écrit le 8 janvier 1942 à l’évêque de Hung-Hoa, Mrs
Vandaele pour solliciter leur accueil en « terre de
mission ».
Le 13 février 1942, le Résident supérieur, accorde
pour le loyer symbolique de 1 piastre par an, un
bail de longue durée sur « le domaine de l’ancienne
station d’arboriculture fruitière de Ta Phing
(Bâtiments et terrains de 44ha), terres incultes ou
en friche ».
Le 11 juin 1942, les soeurs arrivent à la gare de
Lao Kay et sont installées dans un bâtiment en bois
«en mauvais état » « n’ayant chacune que les
vêtements qu’elles portent et 200 yens ».
Le 19 juin le résident français à Lao Kay leur
accorde « 8 vaches laitières, 9 veaux, 2 bœufs, 2
génisses et 1 taureau, de l’outillage agricole », le
tout afin de « faire en grand l’élevage du porc et
de la volaille » et « de compléter utilement en
produits laitiers, lait, beurre, fromage, ce que la
station de Chapa produit en quantité insuffisante
pour le nombre d’estivants civils et militaires qui
s’y trouvent ». Les sœurs vont également «
entreprendre des essais de blé noir, avoine, orge,
sarrasin… » et développer « les arbres fruitiers, la
pomme de terre, les légumes et la vigne". Dès
septembre 1942, les sœurs produisent des confitures
de pêches, de pommes et de différents fruits et ont
du mal à satisfaire « les nombreuses commandes de
fromage du genre Port Salut et de beurre qu’elles
reçoivent déjà de Hanoi ».
Dès août 1942, des légionnaires assurent la
direction des ouvriers annamites pour le
terrassement d’une plate-forme devant recevoir le
nouveau monastère. La première pierre est posée le 8
octobre 1942 en présence du Résident supérieur et un
parchemin est déposé dans une cavité de la pierre
d’angle SE du « Monastère de la Vierge de Paix ».
En fait, seule une première tranche sera construite,
le reste du couvent devant recevoir « une centaine
de sœurs, converses et novices » ne verra pas le
jour. Pas plus que l’hôtellerie et aumônerie
prévues. Seuls les bâtiments de la ferme seront
construits. Lors des troubles de 1945, les sœurs
partirent précipitamment vers Hanoi et le monastère
fut incendié.
A 333 km au Nord-Ouest de Hanoi, niché sur le flanc du mont Fan Si Pan, Sapa est surnommé "Le village dans la brume". Avec sa population de 60.000 habitants, Sapa recense différentes ethnies , telles les H’mong, Muong, Dao, Giay, Tay, etc. Les 4 et 5 octobre 2003 verront se dérouler à Sapa la fête du "Centenaire touristique de Sapa".
Un peu d’histoire...
Auparavant, Sapa était un plateau nommé
Lô Suôi Tung, recouvert de
forêts. En 1897, le gouvernement colonial français a
décidé de mener les inspections chez les ethnies
minoritaires dans les régions montagneuses et
lointaines. Les premiers missionnaires sont donc
arrivés à Lao Cai en 1898.
Durant 1903, une mission du Service géographique d’Indochine a découvert le plateau Lô Suôi Tung et lui a donné le nom de station d’altitude de Sa pa. Cet évenement a marqué un point historique dans la processus de développement du bourg.
En 1905, les explorateurs français ont pu collecter des données de Sapa sur la géographie, le climat, le tapis végétal, l’environnement, etc. Déjà à l’époque, le site était connu pour son climat frais, son air pur et ses beaux paysages. De nombreux touristes y séjournaient, surtout le week-end et en été.
En 1909, un sanatorium s’est ouvert à Sa pa. Des investisseurs ont été immédiatement intéressés. Des plantations ont surgi, à l’initiative d’un Français, puis une maison de repos a été construite.
En 1917, le Bureau touristique de Sa pa a vu le jour et, un an plus tard, deux villas ont été construites. En 1920, la première ligne ferroviaire Hanoi-Lao cai est ouverte. Le bourg était connu comme capitale d’été du Tonkin, pour de nombreux touristes.
Sapa a subi les ravages de la guerre d’indochine. Après la libération du Nord en 1954, le bourg s’est lançé dans la restructuration de l’économie et des infrastructures touristiques. Ainsi, a-t-il pu reprendre son essor au cours de ces dix dernières années. De nouveaux hôtels et villas, ... sont apparus. De 40 chambres en 1990, Sa pa en comptait 300 en 1995. Actuellement sont recensés 60 hôtels et mini-hôtels, avec un total de 1.500 chambres. Le nombre des touristes s’accroit sans cesse : de 2000 visiteurs en 1991 à 60.000 en 2002.
La province de Lao Cai a débloqué près de 100 milliards de dôngs pour investir dans les infrastructures. Sapa a récemment procédé à son aménagement urbain, à l’aide des scientifiques de l’Université française de Bordeaux 3.